LA FORME JURIDI UE
Au cœur de la question réside la notion fondamentale de statut juridique, également appelé forme juridique, qui délimite le cadre légal dans lequel une entreprise opère. Les règles qui gouvernent le fonctionnement de l'entreprise sont intrinsèquement liées à ce choix.
Faire ce choix implique des répercussions à plusieurs niveaux, principalement d'ordre juridique au sein de l'entreprise. En effet, il impacte la fiscalité de la structure ainsi que celle de ses dirigeants, et il influe également sur les dispositions sociales en vigueur. Par ailleurs, ce choix joue un rôle clé dans l'établissement des protocoles de prise de décision et du mode opératoire de l'entreprise, tout en dictant les exigences comptables qui lui incombent.
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Votre première démarche concrète consistera à opter pour la structure juridique qui s'accorde le mieux avec votre projet. Deux alternatives s'ouvrent à vous pour exercer votre activité indépendante :
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L'entreprise individuelle (statut d'indépendant en personne physique) ;
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La société (avec ou sans personnalité juridique).
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Le dilemme se pose alors : opter pour une entreprise individuelle ou créer une société ? Chacune de ces options comporte son lot d'avantages et d'inconvénients, et le choix que vous ferez exercera un impact majeur sur la trajectoire de votre entreprise. Parmi les facteurs à prendre en compte, on peut énumérer :
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La nature de l'activité projetée ;
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Le nombre de personnes impliquées ;
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Les ressources financières disponibles ;
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Les contributions financières des associés ;
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Le régime fiscal le mieux adapté ;
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L'évolution anticipée de l'activité, et bien plus encore.
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Le choix entre ces deux alternatives doit résulter d'une réflexion minutieuse et spécifique à votre projet entrepreneurial. Il est fortement recommandé de solliciter des conseils auprès de professionnels tels que des notaires, avocats, conseillers d'entreprise, comptables ou fiscalistes. Leur expertise peut vous aider à évaluer les avantages et les inconvénients de chaque option en fonction de vos objectifs, de la nature de votre activité et des considérations financières et juridiques pertinentes. Cette démarche approfondie garantira que votre choix soit éclairé et en accord avec les besoins et les aspirations de votre entreprise.
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Une entreprise individuelle et une société en Belgique présentent des caractéristiques distinctes en termes de structure juridique, responsabilité, régime fiscal, et autres aspects importants. Comparons les deux.
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L'entreprise individuelle
Une entreprise individuelle en Belgique désigne une activité économique exercée par une seule personne, appelée entrepreneur individuel, sans création formelle d'une entité juridique distincte de sa personne. Cette forme d'entreprise est la plus simple et la plus courante en Belgique. Voici ses principales caractéristiques dans le contexte belge :
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Unipersonnelle : L'entreprise individuelle est gérée et exploitée par une seule personne, l'entrepreneur individuel. Aucune séparation légale n'existe entre l'entreprise et la personne de l'entrepreneur.
Responsabilité Illimitée : L'entrepreneur individuel est personnellement et illimitément responsable des dettes et des obligations de l'entreprise. Son patrimoine personnel est engagé en cas de difficultés financières de l'entreprise.
Formalités Simplifiées : La création d'une entreprise individuelle implique des formalités administratives simplifiées par rapport à la création d'une société. L'entrepreneur doit s'inscrire à la Banque-Carrefour des Entreprises (BCE) et obtenir un numéro d'entreprise.
Régime Fiscal : Les bénéfices réalisés par l'entreprise individuelle sont généralement imposés dans le cadre de l'impôt des personnes physiques. Les taux d'imposition varient en fonction des revenus personnels de l'entrepreneur.
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Autonomie de Décision : L'entrepreneur individuel prend toutes les décisions relatives à l'entreprise. Il a un contrôle total sur les opérations, la gestion et le développement de l'activité.
Simplicité Comptable : Les obligations comptables sont généralement plus simples pour une entreprise individuelle par rapport à une société. Cependant, l'entrepreneur doit tenir à jour une comptabilité suffisante pour déclarer les revenus et les dépenses de l'entreprise.
Pas de Capital Minimum : Contrairement à certaines formes de société, il n'y a pas de capital minimum requis pour la création d'une entreprise individuelle. L'entrepreneur peut commencer son activité avec ses propres ressources.
Protection Limitée : Contrairement aux sociétés, il n'y a pas de protection juridique séparant le patrimoine de l'entrepreneur de celui de l'entreprise. En cas de difficultés financières, les créanciers peuvent poursuivre les biens personnels de l'entrepreneur.
Facilité de Cessation : L'arrêt de l'activité d'une entreprise individuelle est plus simple et moins contraignant par rapport à la dissolution d'une société. L'entrepreneur doit notifier l'arrêt de son activité aux autorités compétentes.
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L'entreprise individuelle est une option privilégiée par de nombreux entrepreneurs en raison de sa simplicité et de sa flexibilité. Cependant, le choix entre une entreprise individuelle et une forme de société dépend des besoins spécifiques de l'entrepreneur, de ses préférences en matière de responsabilité et de ses objectifs commerciaux. Une réflexion approfondie et une consultation avec des experts sont recommandées pour prendre une décision éclairée.
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La société
Une société en Belgique est une forme d'entreprise où deux personnes ou plus s'associent dans le but de poursuivre une activité économique commune. Contrairement à l'entreprise individuelle, une société crée une entité juridique distincte de ses membres. Voici les principales caractéristiques des sociétés en comparaison avec les entreprises individuelles, dans le contexte belge :
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Personnalité Juridique Distincte : Une société a sa propre personnalité juridique indépendante de ses membres. Elle peut posséder des biens, conclure des contrats et être poursuivie en justice en son propre nom.
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Responsabilité Limitée : Dans de nombreux types de sociétés, la responsabilité des associés ou actionnaires est limitée à leur apport en capital. Leurs biens personnels ne sont pas engagés en cas de dettes ou d'obligations de la société.
Types de Sociétés : Il existe plusieurs formes de sociétés en Belgique, notamment la société à responsabilité limitée (SRL), la société anonyme (SA), la société coopérative (SC), la société en nom collectif, la société en commandite, et d'autres.
Capital Social : Une société a généralement un capital social minimum requis pour sa création. Ce capital peut être constitué par les apports financiers des associés ou actionnaires.
Formalités de Constitution : La création d'une société implique des formalités plus complexes que celles d'une entreprise individuelle. Ces formalités incluent la rédaction des statuts, l'intervention d'un notaire dans certains cas, et l'inscription à la Banque-Carrefour des Entreprises (BCE).
Gouvernance : Les sociétés sont souvent soumises à des règles de gouvernance plus structurées. Les décisions importantes sont prises lors d'assemblées générales et sont encadrées par les statuts de la société.
Obligations Comptables : Les sociétés sont généralement soumises à des obligations comptables plus strictes que les entreprises individuelles. Elles doivent tenir une comptabilité complète et déposer des comptes annuels auprès de la Banque Nationale.
Transférabilité des Parts/Actions : Dans la plupart des sociétés, les parts ou actions détenues par les associés ou actionnaires peuvent être cédées ou transférées plus facilement qu'une entreprise individuelle.
Continuité de l'Entreprise : La continuité d'une société est plus stable car son existence n'est pas liée à la vie de ses fondateurs. La cession ou la transmission de parts/actions permet de poursuivre l'activité en cas de changements de propriétaires.
Protection des Biens Personnels : Dans les sociétés à responsabilité limitée, la séparation entre le patrimoine de la société et celui des associés ou actionnaires protège les biens personnels de ces derniers des créanciers de la société.
Dissolution et Liquidation : La dissolution et la liquidation d'une société impliquent des procédures plus formelles et peuvent engendrer des coûts plus élevés que pour une entreprise individuelle.
Le choix entre une entreprise individuelle et une société dépend des objectifs, de la structure et des préférences de l'entrepreneur. Les sociétés offrent généralement une protection de responsabilité plus forte et la possibilité de lever des fonds auprès d'investisseurs, mais elles sont également soumises à des obligations plus complexes. Une réflexion approfondie, peut-être en consultation avec des experts légaux ou financiers, est recommandée pour choisir la meilleure forme juridique en fonction des besoins spécifiques de l'entreprise.
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Quelles sont les différentes formes juridiques
En Belgique, il existe plusieurs formes juridiques que vous pouvez choisir pour établir votre entreprise. Voici un aperçu des principales formes juridiques disponibles :
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Entreprise Individuelle : Une entreprise individuelle est une structure dans laquelle une seule personne exerce une activité économique en son propre nom. Cette forme est simple à mettre en place, ne nécessite pas de capital minimum et implique une responsabilité illimitée de l'entrepreneur envers les dettes de l'entreprise.
Avantages : Facilité de création et de gestion, pas de capital minimum requis, contrôle total de l'entrepreneur sur les décisions. Inconvénients : Responsabilité illimitée de l'entrepreneur envers les dettes de l'entreprise, limitations pour attirer des investisseurs.
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Société à Responsabilité Limitée (SRL) : La SRL est une forme courante de société en Belgique. Elle requiert un ou plusieurs associés et limite généralement la responsabilité des associés aux apports en capital. La SRL a une personnalité juridique distincte et possède un capital social minimum.
Avantages : Responsabilité limitée des associés aux apports en capital, possibilité d'attirer des investisseurs par émission de parts, personnalité juridique distincte de la société. Inconvénients : Complexité administrative et coûts associés à la constitution, capital social minimum requis, règles strictes en matière de gestion et de comptabilité.
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Société Anonyme (SA) : La SA est adaptée aux entreprises de plus grande envergure et nécessite un capital social minimum. Elle permet de faire appel à des investisseurs en émettant des actions. La responsabilité des actionnaires est limitée à leurs apports en capital.
Avantages : Responsabilité limitée des actionnaires, possibilité d'émettre des actions pour lever des capitaux, image de crédibilité accrue, adaptée aux grandes entreprises. Inconvénients : Capital social minimum élevé requis, gestion administrative complexe, fiscalité spécifique à la SA.
Société Coopérative (SC) : La SC est fondée sur la coopération entre ses membres. Elle peut être constituée par au moins trois fondateurs et offre une responsabilité limitée pour les actionnaires. Elle est souvent choisie pour les projets relevant de l'économie sociale.
Avantages : Structure adaptée à l'économie sociale et solidaire, responsabilité limitée des membres, possibilité d'obtenir un agrément "entreprise sociale". Inconvénients : Nécessite au moins trois fondateurs, règles spécifiques liées à la coopération entre membres.
Société en Nom Collectif : Dans cette forme, les associés ont une responsabilité illimitée et solidaire pour les dettes de la société. C'est une structure de partenariat où tous les associés participent à la gestion de l'entreprise.
Avantages : Possibilité de collaboration étroite entre associés, contrôle direct des associés sur la gestion. Inconvénients : Responsabilité illimitée et solidaire des associés pour les dettes de la société, moins attractive pour attirer des investisseurs externes.
Société en Commandite : Une société en commandite est composée d'associés commandités (gérants) et d'associés commanditaires (investisseurs). Les commandités ont une responsabilité illimitée, tandis que les commanditaires ont une responsabilité limitée à leurs apports.
Avantages : Possibilité de réunir des partenaires actifs et passifs, responsabilité limitée pour les associés commanditaires. Inconvénients : Responsabilité illimitée et solidaire des associés commandités, gestion complexe avec deux types d'associés.
Société Simple : Cette forme n'a pas de personnalité juridique distincte et est basée sur un partenariat entre deux ou plusieurs personnes. Les associés ont une responsabilité illimitée pour les dettes de la société.
Avantages : Facilité de création et de gestion, flexibilité dans les relations entre associés. Inconvénients : Responsabilité illimitée et solidaire des associés, limitations pour attirer des investisseurs.
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Groupement d'Intérêt Économique (GIE) : Le GIE est une forme de collaboration entre entreprises qui vise à réaliser un objectif économique commun. Chaque membre conserve son identité juridique, mais les activités du GIE sont gérées collectivement.
Avantages : Collaboration entre entreprises pour des projets spécifiques, maintien de l'identité juridique individuelle des membres. Inconvénients : Pas de personnalité juridique distincte pour le GIE, limité aux objectifs économiques spécifiques.
Groupement d'Intérêt Agricole (GIA) : Le GIA est une forme spécifique de GIE destinée aux activités agricoles.
Association Sans But Lucratif (ASBL) : Bien que principalement utilisée à des fins non lucratives, une ASBL peut également réaliser des activités économiques, à condition que les bénéfices soient réinvestis dans ses objectifs.
Avantages : Structure adaptée à des activités non lucratives, possibilité de réaliser des activités économiques à des fins sociales. Inconvénients : Bénéfices doivent être réinvestis dans les objectifs de l'ASBL, contraintes légales liées au statut à but non lucratif.
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Chaque forme juridique a ses avantages et inconvénients en termes de responsabilité, fiscalité, gestion, complexité administrative et accès aux capitaux. Le choix de la forme juridique dépendra de la nature de votre activité, de vos objectifs commerciaux, de la structure de propriété et des préférences personnelles. Encore une fois, il est vivement recommandé de consulter un expert légal ou financier pour choisir la forme juridique la mieux adaptée à votre projet.
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Votre choix sur la forme juridique de votre projet est fait ? Vous avez déjà fait une très grande partie du travail, passons à l'avant dernier point en voyant les différentes démarches à entreprendre !
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